Petit bilan des actions de cet été

   Depuis le début du printemps, Terra Viva et la Communauté de Communes Lac et Gorges du Verdon se sont mobilisées sur la pollution engendrée par les mégots jetés au sol.

 

   Nous avons organisé des mégothons, c'est-à-dire des opérations de ramassage de mégots, des actions de sensibilisation et des collectes de mégots auprès des restaurateurs et des campings.

 

   Au total ce sont 41 245 mégots  (environ : une jauge ou un poids nous permettent de savoir le nombre) qui n'ont pas atterri dans les caniveaux,  dans le lac ou sur le sol ou enfouis. Et qui seront recyclés.

 

   Nous avons pu intervenir sur les villages de Bauduen, Baudinard,  Aups et Régusse. Mais ce n'est qu'un début !

 

   D'autres villages souhaitent participer et prolonger cette action.

 

 

 

   14 journées ont été effectuées dont 7 journées de sensibilisation avec tenue d'un stand lors des concours de boules.

 

     Dont 4 matinées lors de la fête des 50 ans du lac à Aiguines, Baudinard, Bauduen et Les Salles sur Verdon. 

 

     Dont 3 journées pour leur préparation (affichettes, confection de cendriers à partir de boîtes de conserve récupérées, etc..).

 

     Plus 5 matinées de collecte de mégots auprès des restaurateurs et des campings à Bauduen.

 

 

 

   

 

Amis fumeurs ou non, à vous aussi de prendre le relais et d'inciter à l'action zéro mégot au sol.

 

 

Merci.

 

   Pour plus d'infos, contacts :

 

Frédérique par la messagerie de Terra Viva ou fremallet@wanadoo.fr

 

Pour la CCLGV cduchemin@cclgv.fr

 

   Dans le petit texte qui suit, vous  pourrez savoir sous une forme humoristique toute la toxicité de ce petit résidu.

 

 



Parole de mégots

 

 

   Si c’est pas malheureux ! Sur les 1 000 mégots jetés par seconde au sol en France, les 8 millions par minute dans le monde, il a fallu que ma route croise celle de deux hurluberlues. Faut dire que ces deux-là, l’une à titre professionnel et l'autre parce qu'elle n’avait rien de mieux à faire, avaient suivi un webinaire (une visioconférence, mettez-vous un peu à la page bon sang, faut tout vous dire) sur le World Cleanup Day, autrement dit la journée mondiale de ramassage des déchets – comme si ça suffisait. Du reste paraît qu'on compte sur vous pour la prochaine édition le 21 septembre 2025. Inscrivez-vous dès maintenant, les 50 premières places sont gratuites.

 

 

   Je disais donc qu'à l'écran, d'un coup il a été question d'organiser un mégothon. Alors là, miséricorde ! Les deux s'en sont emparées de cette action à la con et là en un tour de main, les voilà à pied d’œuvre dans un petit village du Haut-Var – Régusse je crois, aidées de quelques comparses du même acabit de Terra Viva, une association terroriste, signalez-la – voisins vigilants.

 

 

   Je vivais donc des jours heureux sur le boulodrome, assuré de mon avenir – 12 ans quand même, où à la faveur de conditions météorologiques favorables, bardé des puissants rayons du soleil l'été, ou de pluies torrentielles en automne, je répandais ipso facto et manu militari mes 4 000 substances chimiques. Eh oui, je me refuse rien !

 

   Mon espérance de vie ne s’arrêtait pas là, car une fois décomposé en micro-particules de plastique, je pouvais filer rejoindre le moindre filet d'eau, la moindre rivière, pour atteindre la terre promise – enfin, la mer pour moi.

 

Et là quelle gloire ! Je rejoignais les 40 % des déchets méditerranéens et devenais le 3ème déchet le plus mortel dans les océans – après les filets de pêche et les sacs plastiques. Quel bel avenir ! Brutalement interrompu par une dénommée Cristelle et une autre, Frédérique. Fichues bonnes femmes !

 

 

Je fus ramassé, exposé dans un bocal à la vue de tout le monde avec d'autres collègues, et trimballé au gré des concours de boules (un haut lieu où je sévissais), au gré des manifestations sportives ou estivales – par malheur cette année c'était les 50 ans d'un lac, celui de Sainte-Croix. J'en ai visité des villages ! Baudinard, Bauduen, Les Salles, Aiguines.

 

   Je fus pesé, comptabilisé – paraît qu'on a été 41 245 à être ramassés quand même. Actuellement je suis dans un énorme bidon bleu – dans un lieu tenu secret. Paraît que quand le bidon sera plein, je partirai me faire dépolluer, je finirai soit en production d’électricité, soit transformé en matériel urbain, soit en isolant, soit même, tenez-vous bien, en doudoune. Et là ce seraient nos retrouvailles, humains fumeurs inconscients que vous êtes, je respirerais pleinement avec vos poumons l'air vicié de votre prochaine cigarette.

 

 

   À moins que leur action zéro mégot au sol sur le territoire marche, que tout le monde soit sensible à cette pollution, fasse attention, auquel cas mon parcours toxique serait bien écourté. À suivre car c'est pas la motivation qui leur manque à ces deux-là, elles ont des appuis complices et quelques accointances…

 

 

Frédérique

 

Pour Terra Viva, automne 2024