Monsieur Jean-Paul Dauphin son conservateur nous y a accueillis et nous a présenté les enjeux autour de la forêt avec beaucoup de compétence, de pédagogie et un remarquable savoir englobant histoire, géologie, géographie, droit et bien entendu physiologie de la forêt :
Frédérique restitue pour nous les détails de la visite :
Ce cours magistral et en plein air a commencé par des explications concernant le fonctionnement de l’association - le CEN- à but non lucratif, dont la mission est la préservation du patrimoine naturel. Un bref historique des instances administratives qui se sont succédé nous a été rappelé, passant des Eaux et Forêts à la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer), jusqu’à devenir l’Office français de la biodiversité (OFB).
A La Verdière la superficie protégée est de 1 000 ha. C’est la taxe de défrichement (construction ou agricole) qui finance l’acquisition et la gestion de cet espace. L’acquisition du foncier est la priorité N°1.
Ce secteur, dans un contexte géologique calcaire jurassique homogène, ponctué d’affleurements dolomitiques, se compose de formations herbacées steppiques et de taillis de chênes pubescents et chênes verts.
La formation végétale (le matorral) est de type garrigue à thym, lavande, cade.
Le cortège floristique dépend beaucoup de la géologie, et la lecture du paysage permet de nous renseigner sur le sol.
Le relief impacte aussi considérablement le couvert végétal.
La surface boisée actuelle est en progression et correspond à celle des années 1950.
L’exode rural et la révolution industrielle, en faisant appel à d’autres sources d’énergie (gaz, pétrole, charbon) ont fait diminuer l’exploitation du bois en forêt. Jusqu’aux années 1950, le bois était coupé tous les 15/20 ans (surfaces agricoles, charbon, chauffage), et ce prélèvement nuisait à la formation d’une épaisse couche d’humus nécessaire à la régénération du sol, et qui en assure la fertilité.
La couche d’humus de cette forêt de 70 ans a une épaisseur de 5 cm environ, la liaison est étroite entre les racines des arbres ou des plantes et les champignons. Cet échange s’appelle la mycorhization. Les mycéliums forment des réseaux mycéliens, permettant des flux importants de carbone organique et de minéraux à destination des plantes, tandis que leurs racines apportent du sucre aux champignons (troc ).
Le réchauffement climatique va avoir un impact considérable sur le couvert végétal.
Voilà un petit résumé bien incomplet par rapport à tous les échanges passionnants, les questions posées qui ont eu lieu.
Donc le temps étant venu de se quitter, nous avons convenu de poursuivre cette initiation par une deuxième sortie qui nous permettrait de comprendre à quels endroits (stations) de cette forêt il convenait de planter de nouvelles espèces pour diversifier une forêt sur le déclin, à quels endroits (stations) des îlots de sénescence ou de vieillissement étaient préservés.
Il nous serait alors proposé une lecture de paysage en lien avec les coupes de bois dans les vieux taillis et des réponses à nos questions.
Nous étions une douzaine pour la deuxième sortie qui a été particulièrement instructive et nous a donné des clés pour comprendre le fonctionnement de la forêt méditerranéenne.
L'essentiel des informations qui nous ont été délivrées est repris et synthétisé dans un document intitulé « Forêt biodiversité climat énergie renouvelable » que vous trouverez sur ce site.
Ce document a été envoyé aux différents conseils municipaux de la Communauté de Communes Lac et Gorges du Verdon (CCLGV). Car sachant que si l'ONF (Office national des forêts) est le gestionnaire des forêts, le propriétaire reste souverain et les décisions concernant la forêt communale appartiennent à la commune et sont prises en conseil municipal. Nos élus ont donc la responsabilité pleine et entière du destin de nos forêts.
Parce qu'ils seront amenés à se positionner, nous avons souhaité partager largement nos recherches avec eux et leur en proposer une synthèse.
Prendre en compte le paysage et la biodiversité
lors des coupes rases de taillis
Visite d’une forêt disposant d’un plan simple de gestion à Montmeyan (83)
Compte rendu de la réunion