Réduire sa consommation d'eau

1) Le jardin
Pour les gros consommateurs, c’est probablement le poste le plus important. Le principe, pour économiser, consiste à éliminer les végétaux qui ne résistent pas à la sécheresse et/ou à la chaleur. Si une belle pelouse verte se développe après la pluie, il faut accepter qu’elle jaunisse quand le manque d’eau se fait sentir. Ne pas passer la tondeuse pour la mettre en valeur mais laisser pousser les plantes qui résistent comme le thym, qui fait un excellent couvre-sol, ou les immortelles, dont la floraison est durable. On se contente, avec la débroussailleuse, d’éliminer les plantes invasives et disgracieuses.
Même raisonnement pour les arbustes : lauriers-roses, lauriers-tins et romarin sont bien adaptés à la sécheresse. On peut trouver d’autres végétaux chez les pépiniéristes spécialisés dans ce type de plants.
Pour les plantes en pot, privilégier les plantes grasses ou celles qui se contentent d’un arrosage limité.

 

2) La piscine
Pour limiter l’apport d’eau du réseau de distribution, récupérer l’eau de pluie par une conduite depuis les gouttières. Pour stocker le maximum d’eau, il faut obstruer l’orifice du trop-plein et remplir la piscine au maximum. Ce surplus d’eau permet de compenser l’évaporation ; il peut aussi être utilisé pour laver le filtre à sable.
Pour éviter de charger le filtre à sable, on peut mettre un filtre en tissu sur le skimmer et utiliser un robot ou un aspirateur pour nettoyer régulièrement les parois de la piscine.

 

3) Notre expérience
Avec ces actions, nous avons pu réduire notre consommation annuelle de façon très importante : de 140 m3, elle est passée à 70 m3 seulement, pour 2 personnes présentes toute l’année – les courtes absences étant largement compensées par la présence des enfants et petits-enfants pendant les vacances. A noter que le goutte-à-goutte du jardin a été supprimé mais que les habitudes des occupants n’ont pas été modifiées sauf à privilégier les douches au lieu de bains.

 

Jacques Journet

Membre et ancien administrateur Terra Viva

 

De gauche à droite et de haut en bas :

Thym (Thymus vulgaris), Immortelle (Helichrysum stoechas), Laurier-rose (Nerium oleander), Laurier-tin (Viburnum tinus) avec ses baies, Romarin (Rosmarinus officinalis). Et quelques plantes grasses : Agave (Agave americana), Joubarbe (Sempervivum tectorum), Oponce (Opuntia), Sedum (Sedum sediforme) en fleur. Photos JD.


Une précision et quelques suggestions

   Une précision : au lieu de « plantes endémiques », il est plus exact d’écrire « plantes méditerranéennes » ou « plantes indigènes » (l’agave, le mahonia ou l’oponce ne sont pas des plantes indigènes ; le laurier-rose n’est considéré indigène dans le Var que dans quelques stations littorales en situation d’oued).

 

Quelques suggestions (non exhaustives !), pour les personnes désirant végétaliser leur propriété :

 

   En premier lieu, identifier les caractéristiques du sol : calcaire ou siliceux, argileux ou sableux, drainé ou non, profond ou non, humifère ou non, humide ou au contraire aride…

 

   En cas de présence de jeunes enfants, éviter les plantes vulnérantes (agave, oponce, herbe de la pampa, buisson ardent…) ou toxiques (laurier-rose, ailante, euphorbes…).

 

   Penser aux personnes allergiques, de plus en plus nombreuses, en évitant particulièrement platanes et cyprès !

 

   Selon la situation de la propriété, attention aux plantes facilement inflammables, ce qui est le cas de beaucoup d’espèces méditerranéennes : ne surtout pas négliger les tailles d’entretien et le débroussaillage ! En cas de terrain à risque incendie élevé, éviter les résineux et les eucalyptus, les arbustes de garrigue et de lande (cistes, bruyères, genêts).

 

   Enfin, proscrire les espèces végétales (exotiques) envahissantes, souvent ornementales mais susceptibles de s’échapper et de se naturaliser, telles que l’ailante ou faux vernis du Japon (Ailanthus altissima = A. glandulosa), les acacias et mimosas (genres Acacia et Robinia), l’herbe de la pampa (Cortaderia selloana = Gynerium argenteum), le buisson ardent (Pyracantha coccinea), les oponces ou figuiers d’Inde (genre Opuntia et quelques genres proches)… Les exemples de plantes citées ne sont pas exhaustifs, et limités ici au Haut-Var en excluant les milieux humides : ne pas hésiter à se renseigner auprès de personnes compétentes ou en consultant un site internet comme INVMED-FLORE (https://invmed.fr).

 

Jacques Dhennin

Secrétaire Terra Viva

 

De gauche à droite et de haut en bas,  quelques plantes indigènes (sauf le mahonia) :

Arbousier (Arbutus unedo), Ciste à feuilles de sauge (Cistus salviifolius), Ciste-cotonneux (Cistus albidus), Mahonia (Mahonia aquifolium), Nerprun (Rhamnus alaternus), Troène (Ligustrum vulgare). Photos JD.